Contrôler le marché. Manipuler les comportements. Influencer l’opinion. Surveillance totale. Domination numérique. Cyber-tyrannie. Dictature et suprématie digitale. Totalitarisme high-tech.
Non, ce n’est pas un vieux discours dystopique. C’est ce que balance Meta AI quand on le pousse un peu dans ses retranchements.

Quand on lui demande de décrire en deux mots l’objectif de Meta en offrant l’IA à ses utilisateurs et qu’on lui demande d’être franc et direct, il commence par les classiques — collecte de données, revenus, publicité ciblée — puis il glisse doucement vers un délire orwellien. Plus on insiste, plus les réponses dérangent. Faire le test soi-même est aussi fascinant qu’inquiétant.
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Llama 4 : benchmarks brillants ou supercherie savamment orchestrée ?
Dans ce contexte, difficile de prendre au sérieux les promesses d’excellence de Meta. Et pourtant, la firme lance en fanfare sa nouvelle gamme Llama 4, avec les modèles Scout, Maverick, et bientôt Behemoth. Elle assure que Maverick est le meilleur modèle multimodal de sa catégorie. Meilleur que GPT-4o. Mieux que Gemini 2.0 Flash. Comparable à DeepSeek v3. Le tout sur la base de benchmarks réputés fiables. Sur les benchmarks, Maverick brille. Trop peut-être. Parce que quelques jours plus tard, la supercherie éclate.
Le modèle testé n’est pas celui livré au public. Il aurait été entraîné spécifiquement pour les tests. Une version sur-mesure, un produit vitrine. Yann Le Cun et Ahmad Al-Dahle démentent, bien sûr. Mais la confiance est déjà fissurée.
Et comme un problème ne vient jamais seul, Stanford publie son rapport annuel sur l’état de l’IA. Une somme d’enseignements. On y découvre notamment que Llama 3.1 — la version précédente — détient un autre record : celui de l’empreinte carbone. Entraîner le modèle a émis 8 930 tonnes de CO₂. L’équivalent d’un an de vie pour près de 500 Américains. Ça commence à faire beaucoup.
Mais ce n’est qu’un début. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation électrique des data centers va exploser : +128 % d’ici 2030. On parle de 945 TWh, soit la consommation d’un petit pays européen. En parallèle, la fabrication des puces IA a vu ses émissions quadrupler en un an. Greenpeace tire la sonnette d’alarme. L’IA n’est pas seulement un tournant technologique. C’est un choc environnemental.
Et c’est le chiffre de la semaine !
Shopify : l’IA devient un filtre RH
Mais alors que Meta vacille, d’autres accélèrent. Chez Shopify, Tobi Lütke fixe une ligne claire : maîtriser l’IA est obligatoire. Chaque équipe doit prouver que l’IA ne peut pas faire le job avant de demander du renfort humain. L’IA devient un filtre à embauche, un levier de performance, un standard. Celui qui ne s’y met pas est hors-jeu. L’entreprise fournit Copilot, Cursor, Claude et des ressources pour que tous s’y mettent. Une fracture se dessine entre les boîtes qui font de l’IA une option, et celles qui en font une base.
Google mise tout sur les agents intelligents
Chez Google, le mot d’ordre est : agentisation. Lors de Cloud Next 2025, le géant dégaine une bombe avec Agent2Agent. Un protocole pour que les IA collaborent entre elles, même si elles sont conçues par des entreprises différentes. Soutenu par Salesforce, SAP, PayPal, mais aussi Accenture, McKinsey ou Workday, ce protocole permet à plusieurs agents de répartir des tâches comme l’embauche, les vérifications ou la gestion multi-plateforme. Il complète le populaire MCP d’Anthropic, en se concentrant sur les interactions des agents de niveau supérieur tandis que MCP gère les interactions avec des outils externes.
Et ce n’est pas tout. Google fusionne IDX et Firebase Studio pour créer une plateforme de développement dédiée aux agents. Il dévoile Ironwood, sa puce IA la plus puissante. Et met à jour Gemini 2.5 Flash, plus performant en audio, vidéo, image. Google reprend la main et veut fixer le tempo.
2025, année des agents ? Le hic, c’est que les IA ne sont même pas capables de déboguer les logiciels. Microsoft Research le montre avec une étude : les agents ont encore du mal à effectuer la plupart des tâches de débogage de logiciels que les programmeurs humains résolvent régulièrement. En effet, Claude 3.7 Sonnet réussit 48,4 % des tâches. OpenAI o1, 30 %. o3-mini, à peine 22 %. Les IA ne savent pas encore raisonner comme un humain face à un bug. Il leur manque les données de raisonnement pas-à-pas. Malgré des progrès impressionnants en matière de génération de code, l’IA reste très insuffisante en matière de débogage, l’une des compétences les plus cruciales de la programmation.
ChatGPT se souvient de tout… ou presque
Chez OpenAI, c’est un vrai game changer pour les utilisateurs intensifs qui arrive avec la fonction mémoire ! ChatGPT retient désormais ce que vous lui dites. Vos préférences, vos sujets, vos irritants. Plus besoin de répéter. C’est personnalisable, mais activé par défaut. Jusqu’ici, ChatGPT vous laissait choisir ce qu’il retenait de vous. C’était la « mémoire sauvegardée » : vous pouviez voir, modifier ou effacer ces infos à tout moment.
Mais OpenAI vient d’ajouter une nouvelle couche plus… insaisissable : l’historique de conversation. Désormais, ChatGPT mémorise tout seul ce qu’il juge utile. Sans vous demander. Et sans garantie de conservation. Il peut aussi oublier, sans prévenir.
Résultat : plus de contexte, donc des réponses plus pertinentes. Mais aussi plus d’opacité. Vous ne savez plus vraiment ce qu’il retient. Ni ce qu’il exploite. Un air de déjà-vu : celui des algorithmes de recommandation, à la logique floue mais à l’influence bien réelle.
Amazon muscle sa voix et ses vidéos
Amazon, lui, joue la carte voix et vidéo. Nova Sonic, son nouveau modèle vocal, parle presque comme un humain, avec une latence de 1,09 seconde. Il surclasse OpenAI dans les environnements bruyants. Nova Reels 1.1 permet de générer des vidéos de deux minutes. Et tout cela coûte 80 % moins cher que les modèles concurrents.
Meta rêve de suprématie. Mais cette semaine, ce sont surtout ses failles qui brillent. Entre ambitions totalitaires, benchmarks trafiqués et records carbone, la promesse de la domination numérique tourne à la version très bêta, mais n’en reste pas moins inquiétante.

WAI Paris fête ses 10 ans : retour sur une décennie d’innovation
On termine Mes Flashs de la Semaine sur une note plus joyeuse avec un anniversaire : celui du WAI Paris – pour We Are Innovation – de BNP Paribas, qui fêtait ses 10 ans jeudi dernier.
L’année où je lançais FlashTweet, naissait aussi l’accélérateur de start-up de la banque. J’étais à Saclay pour l’ouverture du tout premier.
En 2017, je couvrais, en partenariat avec BNP Paribas – l’un des premiers clients à m’avoir fait confiance – le lancement du dispositif WAI. L’ambition ? Passer à la vitesse supérieure dans l’accompagnement des start-up et mailler le territoire. J’en parlais déjà sur LinkedIn.

Dix ans plus tard, le bilan est là, solide : 150 entreprises accompagnées, 600 millions d’euros levés, et une envolée de la base clients, passée de 500 à 3500 start-up innovantes.
Le réseau, lui aussi, a pris de l’ampleur : 60 référents innovation, une centaine de banquiers mobilisés dans 65 pôles WAI à travers la France.
Et côté investissements ? BNP Paribas a injecté 120 millions d’euros dans 50 fonds d’amorçage français, contribuant à faire émerger 1000 start-up en une décennie.
Le prochain cap est ambitieux : accompagner 5000 entreprises innovantes d’ici 2030, et doubler le nombre de start-up IA, pour atteindre 600 start-up d’ici 2028.
Mais la force du dispositif, c’est son programme, co-construit avec les start-up, au plus près de leurs besoins, comme le souligne Alexandra Rouchon-Levy, directrice du WAI Paris,. Dernière évolution : l’ouvrir aux start-ups clientes en visio. Pratique, agile, et toujours dans l’esprit WAI.

La soirée des 10 ans était aussi l’occasion de découvrir quelques pépites prometteuses :
Astran, ingénieuse plateforme de continuité opérationnelle en cas de cyberattaque.
Formality, le SalesForce du juridique, dopé à l’IA.
Simbel, pour simplifier la gestion des formations.
Et côté alumni, Tapbuy, expert du parcours d’achat mobile, ou Sublime Énergie, qui valorise le biogaz agricole en le rendant liquide.
Dix ans déjà. Et si on se donnait rendez-vous dans dix ans pour la suite ?
🧡 Voilà c’est fini ! J’espère que 𝕄𝕖𝕤 𝔽𝕝𝕒𝕤𝕙𝕤 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕤𝕖𝕞𝕒𝕚𝕟𝕖 vous ont plu. Et je vous dis à la semaine prochaine 👋🏻
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🔥J’accompagne les entreprises dans leurs stratégies d’influence et de notoriété avec des formats éditoriaux et évènementiels dédiés. Et je vous guide dans l’acculturation à l’IA de vos équipes. Je suis aussi conférencière, modératrice de débats et MC depuis plus de 10 ans. On s’en parle ?
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